Je ne peux pas me plaindre, l'enfance que j'ai eu, des milliers d'enfants auraient voulu l’avoir.
Même si le contexte géopolitique n’était pas le meilleur, être fille d’empereur n’est pas des plus difficile. Cela dit je n’étais pas heureuse pour autant. Mon père s’occupait très peu de moi, trop de travail, trop de choses à gérer. Il laissait ma mère s’occuper de tout. Il était dans le conseil des anciens lorsqu’ils ont décidé d’arrêter les guerres. Ma mère et moi avions trouvé refuge sur une planète nommée New Earth, tout était étrange là-bas, c’était comme revenir à l’ancien temps, comme dans les livres en feuille. Au début cela ne plaisait pas, je voulais retourner dans le palais de papa : tout était plus simple là-bas. Mais maman disais que sur New Earth nous étions en sécurité. Après quelques années sur la nouvelle terre je m’habituais à la vie de l’ancien temps, tout prenait plus de temps mais c’était agréable.
Depuis la fin des conflits la vie était plus simple et j’avais plus de temps pour me balader. J’aimais rester allongée dans l’herbe pendant des heures à regarder la forme des nuages. Je n’avais pas de frère ni d’amis. Les gens venaient sur New Earth pour travailler et rare était les touristes comme ma mère et moi. Plusieurs années se passèrent sans que mon père ne nous donne des nouvelles et d’ailleurs il n’en donna jamais. Un beau matin, le grand consul général du conseil des anciens vint nous rendre visite.Il n’apporta malheureusement pas de bonnes nouvelles. Mon père avait été tué dans un attentat visant le grand consul et tout son empire était à l’abandon. Ces traîtres de généraux se disputaient le trône tandis que le peuple de son empire sombrait dans une anarchie totale. Ma mère et moi étions effondrées mais nous devions rester fortes. Je restais quelques jours à méditer sous le soleil de New Earth. Tout le travail de mon père, tout ce pourquoi il avait sacrifié sa famille s’autodétruisait. Je ne pouvais pas laisser faire ça. Ma décision était prise : j’allais reprendre ce qui me revenait à moi, à ma famille. J’allais prendre la tête de l’empire de mon père. Peut-être même tenir sa place au grand conseil. A 18 ans je n’avais jamais rien fait, il était temps de choisir sa destinée.
Ce ne fut pas facile, j’étais jeune et le fait d’âtre une femme ne m’aidait en rien. Au conseil on me ria au nez, et lorsqu’ils virent que j’étais sérieuse il me démirent de mes fonctions.
Diriger un empire n’était pas de tout repos. Lorsque mon peuple découvrit sa nouvelle impératrice il n’était pas vraiment emballé. Mais au bout de quelques années ils se sont habitués. Au début je subissais de nombreuses attaques des anciens généraux de mon père, ils se sont emparés de plusieurs colonies et ont réduit de beaucoup l’empire de mon père en la fractionnant.
Après cette période de jalousie, le calme revint et avec ce qu’il restait de mon empire je gouvernais tranquillement. Tellement tranquillement qu’il m’arrivait de revenir voir ma mère sur New Earth.
Il est 15h22, heure du deuxième diffuse biphasé, il fait un temps magnifique, je regarde les nuages blancs dans le ciel, ils adoptent des formes très étranges. Un homme au pas lourd s’approche je sens l’herbe écrasé sous ses pieds, il s’effondre genoux à terre, il est blessé au ventre. J’appelle rapidement mes guérisseurs qui viennent le secourir au plus vite, je le met dans mon lit, il est inconscient, il dors. Le lendemain matin l’étranger se réveille. Je me présente à lui il ne dis rien, l’air paniqué, il se lève, me remercie de l’avoir soignée et il s’en va. Je ne sais rien de lui mais je garderais en tête son visage.
Je ne comprenais pas lorsque, dans ma tendre enfance, mon père allait dans un bar après son travail. A présent je comprend, toute la pression accumulée durant la journée s’écoule lorsque le ténardier libère la mousseuse de son fut. Je buvais tranquillement ma bière pèche lorsque me dit « Ulf, mon nom c’est Ulf ». J’avais à présent un nom à mettre sur ce visage. Il m’offrit une autre bière et nous restâmes dans ce bar à discuter des heures durant. Il me raconta pourquoi il n’avait rien dit à notre dernière rencontre, il me raconta ses mésaventures et me proposa de faire partie d’une alliance nommée S.P.Q.R.. Il savait parfaitement qui j’étais et le pouvoir que j’avais. Les alliances ne m’intéressaient pas,elles avaient toutes le même but : dominer des univers, elles menaient toutes à la guerre. Je refusais, nous nous quittâmes.
Nous sommes samedi sur New Earth. Je viens rendre visite à maman, je décide de passer par la place du marché pour acheter quelques fruits et en profiter pour faire un stock de deutérium pour mon retour. Après avoir acheté mes fruits je me dirige vers ma voiture lorsque j’entend des gens pousser des cris de joie : ce sont trois hommes qui sortent du vielle antiquaire du coin de la rue. Ils tiennent en main un de ces veux livres à feuilles d’arbres. J’en reconnais un : c’est maître Ulf. Je m’avance vers lui, il est heureux de me voir, je lui demande quel est la cause de son hilarité, il me montre le livre : « Dass Teuflucht ». Il me dit que tout est là. Un autre homme l’agrippa par le bras et lui dit de se dépêcher, qu’il fallait tout préparer. Il me dit de le suivre, il me tend son GPSGC, un itinéraire est indiqué. Je n’avais qu’à le mettre dans mon vaisseau et me voilà partie pour l’aventure. J’hésite, il vaut mieux ne pas prendre de décision à la va vite. Je reste dans ma voiture et vais chez maman. Après une bonne nuit de sommeil tout sera plus clair, oui, plus claire.
Je n’hésitais pas très longtemps, je mis le GPSGC dans l’ordinateur central de mon vaisseau et me voilà partie. Je suis arrivée, quelques heures après, sur une planète nommée Mari. Il m’y attendait : maître Ulf. Il lui fallu quelques minutes pour me convaincre il m’expliqua « Dass Teuflucht ». Tout était si évident, c’était les idées que mon père défendait, c’était pour cela que je devais continuer.